vendredi, décembre 15, 2006

Quand l'autre n'a pas la même foi - Accueil Rencontre n° 233


Les CPM occupent une place particulière et dans une certaine mesure privilégiée : « au porche de l'Eglise », ils reçoivent et accueillent des couples dont la motivation religieuse est très diverse. Pour certains, elle est enfouie ou masquée, pour d'autres, elle ne concerne que l'un des futurs conjoints, lorsque l'un croit et l'autre non.

Nos sessions s'enrichissent de ces rencontres où ceux qui se disent loin secouent ce qui est devenu habitude dans notre foi et, parfois, se découvrent finalement très proches des valeurs qui nous sont chères.

N'oublions pas que tout homme porte en lui une flamme et que les futurs mariés partagent celle qu'ils ont l'un vis-à-vis de l'autre. Ainsi nous découvrons en eux, les germes de Dieu, au-delà des indifférences apparentes.

Nous devons, cependant, rester attentifs à ce que ces différences soient prises en compte et intégrées dans leur histoire conjugale. C'est dans ce respect de leur liberté, de leurs héritages culturels et spirituels, que nous pourrons être éveilleurs du désir de Dieu.

En partageant leur soif d'un amour infini à construire, ils découvrent parfois une source nouvelle. Leur quête d'humanité peut alors permettre d'établir des ponts, des passerelles entre eux, mais aussi envers la société et l'Eglise.

Soyons attentifs à ces chemins parcourus et aidons-les à fonder leur amour sur la prise en compte et le respect de leurs différences... Le numéro 233 d'Accueil Rencontre éclaire ces chemins et nous donnent des éléments sur les enjeux de ces nouvelles mixités face au mariage

mardi, octobre 31, 2006

Christoph Théobald

Pour en savoir plus sur Christoph Théobald, le théologien qui interviendra à l'AG 2006 des CPM :

Né en 1946 à Cologne, Christoph Théobald, entre dans la province de France de la Compagnie de Jésus en 1978. Il enseigne la théologie au Centre Sèvres (Facultés jésuites de Paris) depuis 1981. Par ailleurs il rédige un bulletin de théologie systématique pour la Revue de Science Religieuse. L'histoire de l'exégèse et celle des dogmes l'intéressent particulièrement. Après une thèse à l'université de Bonn (1986), publiée en allemand, sur Maurice Blondel et la Modernité, il a publié de nombreux articles dans des revues comme Études mais aussi des ouvrages, seul ou en collaboration et notamment trois ouvrages relativement accessibles aux Editions de l'Atelier (La Révélation, Présence d?Evangile et Une nouvelle chance pour l'Evangile).

Dans ce dernier, qu'il a publié en compagnie de Philippe Bacq, il part d'une réflexion très pertinente sur nos approches pastorales. Il y interpelle nos cheminements et notamment dans la lignée du Concile Vatican II et en particulier de la 3ème partie de Dei Verbum, sur l'Écriture dans la vie de l'Eglise.

Bibliographie de l?auteur

* 2006 : C. Theobald (Dir.) Vatican II sous le regard des historiens : colloque du 23 septembre 2005, Médiasèvres, Coll.« Travaux et conférences du Centre Sèvres - Théologie » n°136, Paris, 157p. ISBN 2-900388-77-5 * 2006 : Préface pour Geraldo Luiz de Mori, Le temps, énigme des hommes, mystère de Dieu, Cerf, Coll. « Cogitatio fidei » n°250, Paris, 392p. ISBN 2-204-08086-1

Note : Texte remanié d'une thèse de doctorat en théologie : Paris, Facultés jésuites du Centre Sèvres, 2002. L'auteur accorde une attention particulière au Brésil et à la problématique de l?inculturation.

* 2005 : Balthasar, Rahner Deux pensées en contraste, Colloque d'une rencontre, , avec Henri-Jérome Gagey et Vincent Holzer (Editeurs) Bayard, Paris * 2005 : Christophe Boureux & Christoph Theobald (Dir.), Le péché originel. Heurs et malheurs d?un dogme, Bayard, Paris, 215p. ISBN 2-227-47420-3 * 2005 : Alberto Melloni & Christoph Theobald (Dir.), Vatican II, un avenir oublié, Bayard, Paris, 313p. ISBN 2-227-47556-0

Note : Recueil de textes trad. extr. de la revue "Concilium".

* 2004 : Philippe Bacq & Christoph Theobald (Dir.), Une nouvelle chance pour l'Evangile. Vers une pastorale d?engendrement, Lumen vitae & Les éditions de l'atelier & Novalis, Coll.« Théologies pratiques », Bruxelles + Paris + Montréal, 200p. ISBN 2-87324-247-7 (Lumen vitae) ; ISBN 2-7082-3735-7 (Éd. de l?Atelier) ; ISBN 2-89507-629-4 (Novalis) * 2004 : Préface pour Pedro Rubens, Discerner la foi dans des contextes religieux ambigus : enjeux d'une théologie du croire, Cerf, Coll.« Cogitatio fidei » n°235, Paris, 538 p.

Note : Texte remanié : Thèse de Théol. : Paris, Centre Sèvres : 2002. La foi vécue au pluriel : penser avec Paul Tillich : un discernement théologique du croire en contexte brésilien. ISBN 2-204-07207-9

* 2003 : Présences d'Évangile. Lire les Évangiles et l'Apocalypse avec l'Église d'Algérie et d'ailleurs, Les éditions de l'atelier + éd. ouvrières, Paris, 223p. ISBN 2-7082-3710-1 * 2002 : Pierre Gibert et Christoph Theobald (Dir.), Le cas Jésus Christ : exégètes, historiens et théologiens en confrontation, Bayard, Paris. ISBN 2-227-47078-X

Note : Recueil de textes extr., pour la plupart, de la revue "Recherches de science religieuse", t. 87, n° 3, juillet-sept. 1999 et t. 88, n° 4, oct.-déc. 2000.

* 2002 : Introduction pour Vatican II : l'intégralité, Bayard, Coll.« Bayard compact », Paris, 1177p. ISBN 2-227-47129-8

Note : Éd. bilingue révisée. Textes en français et en latin. En appendice, table analytique et résumés. Index

* 2002 : Éditeur scientifique pour Philippe Charru (SJ), La Pensée musicale de Jean-Sébastien Bach. Les chorals du Catéchisme luthérien dans le "Clavier-Übung"(III), Mardaga, Coll. « Musique musicologie », Sprimont, 311 p. ISBN 2-87009-801-4 * 2001 : Hervé Legrand & Christoph Theobald (Dir.) Le ministère des évêques au concile Vatican II et depuis : hommage à Mgr Guy Herbulot : [actes du colloque, mars 2000, Evry] / [organisé par le diocèse d?Evry ; avec la collab. de l?Institut catholique de Paris et du Centre Sèvres], Cerf, Coll.« Théologies », Paris, 325p. ISBN 2-204-06723-7 * 2001 : La révélation, les Éd. de l'Atelier-les Éd. ouvrières, Coll. « Tout simplement », Paris, 238p. ISBN 2-7082-3587-7 * 2001 : Yves Simoens & Christoph Theobald (Dir.), Sous le signe de l?imminence : l?Apocalypse de Jean pour penser l?histoire / session du Centre Sèvres (1999), Médiasèvres, Coll. « Travaux et conférences du Centre Sèvres », Paris, 189p. ISBN 2-900388-57-11 (erroné) * 2000 : C. Theobald (Dir.) La théologie en Europe du Sud ; Association européenne de théologie catholique, Cerf, Coll.« Théologies », Paris, 234p. ISBN 2-204-06492-0 * 1996 : Collab. avec Bernard Sesboüé, Histoire des dogmes. Tome IV, La Parole du salut : la doctrine de la Parole de Dieu : la justification et le discours de la foi, la révélation et l?acte de foi, la Tradition, l?Écriture et le magistère, Desclée, 658p. ISBN 2-7189-0628-6 * 1996 : Collab. avec Philippe Lécrivain, Christoph Theobald & Yves Tourenne, L?Unique et ses témoins : judaïsme, christianisme et islam, histoire et théologie d?une rencontre : session de rentrée du 1er cycle du Centre Sèvres, 18-29 septembre 1995, Médiasèvres, Paris, 252p. ISBN 2-900388-39-2 * 1993 : Joseph Doré & Christoph Theobald (Dir.) Penser la foi : recherches en théologie aujourd?hui : mélanges offerts à Joseph Moingt, Cerf : Assas éd., Paris, 1096 p. ISBN 2-204-04863-1

Note : Bibliogr. des ?uvres de J. Moingt, p.1077-1084.

* 1990 : C. Theobald (Dir.) Le Canon des Écritures : études historiques, exégétiques et systématiques, [Centre Sèvres] Cerf, Coll.« Lectio divina » n°140, Paris, 573p. ISBN 2-204-03137-2

Note : Par l'Atelier de théologie du Centre Sèvres, d'après "Comme une ancre jetée vers l'avenir", 1995.

* 1988 : Maurice Blondel und das Problem des Modernität, Beitrag zu einer epistemologischen Standorbestimmung zeitgenössischer Fundamentaltheologie. Frankfürter Theologische Studien 35, Verlag J. Knecht, Frankfurt/Main, 599p. ISBN 3-7820-0576-7 * 1973 : Collab. avec Jean Greisch & Karl Neufeld à La Crise contemporaine : du modernisme à la crise des herméneutiques, Beauchesne, Coll.« Théologie historique » n°24, Paris, 190p.

Note : Texte remanié de trois conférences prononcées à la Semaine méthodologique organisée par la Faculté de théologie de l?Institut catholique de Paris, 5-9 février 1973.

Bibliographie sur l?auteur

* Gérard Reynal (Dir.) Dictionnaire des théologiens et de la théologie chrétienne, Bayard Éditions / Centurion, Paris, 1998. ISBN 222735528X

Source : http://fr.wikikto.eu/index.php/Christoph_Th%C3%A9obald

Image de Dieu

Pour Urs von Balthasar (1), le concept d'image de Dieu se décline en trois tensions complémentaires. Il y a d'abord la tension entre le corps et l'esprit, mais aussi entre l'homme et la femme (cf. Gn 2) et enfin celle qui touche l'individu et la communauté tout entière. Pour lui, ces trois images restent inachevables. Elles ne sont que des esquisses de projets fragmentaires.

Peut-on dans ce cadre dire que seul le Christ achève la synthèse de ces trois tensions ? : Il est esprit et corps transfiguré. Mais il est aussi le lieu d'unité de l'homme et de la femme dans le sens symbolique que lui donne Ephésiens et si l'on considère que son coeur ouvert et transpersé abreuve l'Eglise. Cette deuxième notion est alors complétée par celle de l'unique médiateur, individu qui se fait corps du Christ...
Si nos tentatives humaines, que nous avions déjà commenté chez Bonnaventure reste des esquisses partielles, il est alors important de ne pas absolutiser "un seul aspect de l'image de Dieu au détriment des autres qui sont aussi indispensables" (2)
On peut concevoir ainsi l'importance de l'union de l'esprit et du corps dans la sexualité, de l'homme et de la femme comme source de don mutuel, et insister sur le rapport entre l'individuel et l'universel pour défendre l'importance de l'envoi et de la fécondité de tout homme. Mais cela ne reste que des tensions. Je note cependant avec intérêt à ce stade, une théorie que je défends sur les trois aspects qui peuvent mieux approcher la notion d'image que la seule relation ? Cela rappelle en effet, ce que j'ai évoqué sur une sexualité qui doit reposer sur trois piliers : le plaisir (lieu de rencontre du corps et de l'esprit), la construction du couple (lieu de don et de différences assumées) et la fécondité (lieu d'ouverture à l'universel)... Ainsi ces trois aspects contribuent au sein même de la rencontre de l'homme et de la femme à exprimer l'étendue et la tension d'un chemin vers Dieu...
(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, 3 L'action, ibid p.199
(2) ibid. p. 200
Voir sur ce thème : Image Balthasar Médiateur

samedi, septembre 30, 2006

Admettre la jalousie


La jalousie est au coeur de toute rencontre humaine.
A travers le racit de Caïn et Abel,le texte de la Genèse nous montre déjà combien elle peut être source de violence et de souffrances...
Dans le couple aussi, nos différences sont complémentaires mais lieux de tensions et quand le regard d'un autre attise cette souffrance, c'est toute la construction qui tremble.
Accueil Rencontre, dans son numéro 232 nous livre quelques secrets...

dimanche, juin 18, 2006

Gabriel Marcel : S'engager...

Pour un Gabriel Marcel, autre penseur chrétien du XXe siècle, l'engagement est fondamentalement une « fidélité créatrice ». Il ajoutera : s'engager n'est pas avoir toujours plus, mais être davantage ; s'engager, ce n'est pas posséder, mais recevoir. A l'extrême limite, « être, c'est aimer ». L'engagement est une participation à l'existence d'autrui, à la croissance d'autrui, à la liberté d'autrui.

On perçoit dans ces propos toute la profondeur qu'à le mot être chez Gabriel Marcel. L'engagement est en soi à la fois quitter l'avoir et s'exposer dans l'être, dans l'abîme inconnu de l'existence, où l'on n'est plus pour soi mais pour l'autre, tout en restant soi, pleinement soi...

Balises : Gabriel Marcel, Décentrement, Engagement

jeudi, juin 15, 2006

Jacques Lacan : Le couple et Dieu

Je découvre cette phrase de Jacques Lacan. Elle est tirée de l'un des recueils de son séminaire au Collège de France, paru en 1978. « Pour que le couple tienne sur le plan humain, il faut qu'un dieu soit là. » Le mot « dieu » est écrit avec une minuscule. Mais il y a là une vérité enfouie, surprenante de la part de cet homme, mais qui rejoins une veille affirmation de Dieu lui-même, qui, il me semble, peut lui faire écho. "Pour l'homme c'est impossible, mais c'est possible à Dieu" (Mat 19,26).
Prendre conscience, que l'amour est au dessus de nos forces, mais possible en Dieu, c'est amorcé le décentrement véritable, qui rend possible l'impossible...

samedi, juin 10, 2006

Image et ressemblance


Certes nous sommes créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, mais il faut reconnaître que ce plan de Dieu sur l'homme et la femme (Gn 1 et 2) se traduit vite par la violence et le meurtre comme le souligne l'histoire de Caïn et d'Abel qui suit ce récit de la création.
Croire au mariage chrétien, c'est alors constater notre faillibilité et croire en même temps que Dieu est amour et que nous sommes créés pour l'amour. C'est dans cette tension, dans ce paradoxe que la dynamique de l'engagement chrétien dans le mariage doit se comprendre. Seul nous ne sommes rien. Avec Dieu, en Christ, nous recevons Dieu comme guide, comme Parole, comme Esprit, pour nous permettre de mourir à ce qui en nous conduit à la séparation et pour renaître dans la dynamique d'un Dieu victoire sur la mort.
Notre couple est alors au coeur de la dramatique divine, signe efficace de cette lutte pour la vie.

mercredi, juin 07, 2006

Baptême et mariage

Pour bien comprendre le mariage chrétien, il faudrait repartir du baptême, comme étant le signe d'un double passage. Passage de l'esclavage à la liberté (Exode), passage de la mort à la résurrection (Passion).
Le sacrement se comprend dans cette dynamique. Je meurs à moi-même par amour. Ce renoncement se fait dans sa composante la plus radicale, celle qui me conduit au don de moi-même. Le don n'est possible qu'en Dieu, celui qui a fait le seul véritable don total, par amour, jusqu'à la croix.
Vivre dans cette dimension de baptisé, c'est faire de son mariage, un geste fort, irrémédiable, indissoluble dans la dynamique du don. Je ne me prête plus à toi. Ma vie, mes actes te sont donné. Certes cela s'inscrit dans une dynamique réciproque. Je te reçois et je me donne à toi, mais mon don est total, ce qui sous-entend que si tu ne donnes plus, je ne peux pas, pour autant reprendre ce que j'ai donné. Et dans ce sens, mon engagement demeure, au delà de ce que tu as fait de ton don. Cette dimension radicale est celle du Christ, de l'amour et ce que Dieu a donné sur la Croix, nous sommes appelés à le signifier, en entrant dans cette dynamique de l'indissolubilité. Chemin impossible pour l'homme seul, mais pour lequel, le couple chrétien demande la grâce de l'Esprit-Saint.

mardi, juin 06, 2006

Aimer c'est risquer...

On ne rêve plus. Le monde s'enterre sous la peur, l'insécurité ? Est-on prisonnier à ce point de la désespérance, quelle place laisse-t-on au possible, au sourire, à autrui ?
Notre XXIème siècle n'est-il pas malade de cette course au bonheur individuel, loin de la joie véritable, celle qui risque, ose, de lance dans l'inconnu de la rencontre.
L'amour est-il dans le confort douillet d'un "autour-de-moi" ou dans la lancée vers autrui, au mépris de l'inconfort et de ce que cela pourra générer chez moi de peine et de souci...
Difficile tension me direz vous... ?
Mais n'est-ce pas là l'enjeu d'une humanité en devenir...

dimanche, juin 04, 2006

Une dynamique de la volonté affirmée

Le mariage n'est pas la constatation instantanée d'un fait : deux personnes qui semblent s'aimer, mais l'affichage aux yeux du monde d'un engagement ; deux personnes qui veulent dépasser la facilité d'un lien éphémère pour tenter d'avancer dans la durée, au delà du facile, envers et contre tout. Il s'agit d'un basculement, d'un choix intérieur fondamental, d'une préférence (celui là, celle là) et de ce fait d'un renoncement (pas toutes les autres).
Cet engagement volontaire, cette dynamique n'a de sens que si elle est constamment revisitée, rechoisie, renouvelée, à l'aune du choix initial, mais aussi au delà, dans ce qui peut être un formidable pari sur l'avenir.
Et dans ce cadre on peut affirmer qu'il y un avant et un après de l'échange des consentements.

samedi, juin 03, 2006

Mariage, un acte social

Dans un contexte qui met l'accent sur la liberté de l'individu, il semble utile de rappeler l'importance d'un engagement "socialement responsable", c'est-à-dire d'un acte qui ne se réduit pas à un acte privé mais qui exprime une volonté d'incarnation de la personne dans le jeu public.
Le mariage a un caractère institutionnel, dans la mesure où il manifeste le basculement d'un couple de la sphère d'une alliance privée a une fonction social, de couple, de parents, d'éducateur. Dans le mariage, le couple en tant qu'ensemble constitué à un rôle et s'engage dans ce sens, à la différence d'individus séparés. Cela implique une solidarité et une réciprocité entre ses membres, et en même temps, une solidarité sociétale, intramondaine.

vendredi, juin 02, 2006

De l'ombre à la lumière,

Il y a dans ce film de Ron Howard, une grande finesse de traits. Admirablement interprété par Russel Crowe et Rénée Zwellinger, on notera la fragilité de cette histoire conjugale, malmenée par la grande dépression de 1929. Une grande rage de vivre anime le boxeur déchu, Jimmy Braddock et le pousse à résister, à conserver sa famille unie, à se battre pour ses enfants...
De l'ombre à la lumière est un film d'espérance, parfois violent sur le ring, il est très discret et sensible dans son exécution.
A voir (maintenant en DVD).

mercredi, mai 24, 2006

Eros et Agape - II

Dans ce chemin vers le décentrement, le désir est vecteur central. Le désir qui naît de la chair, incarné, réel et en même temps tout tourné vers un ailleurs. La dramatique chrétienne nous y introduit fort bien comme le souligne Balthasar (1). Pour lui les drames où la passion éphémère se transforme en amour humain capable de résister devant le jugement de l'éternité sont retournés dans le milieu chrétien. Ainsi par exemple la transformation de Dante par l'amour de Béatrice qui le juge, la purification de Rodrigue par le sacrifice de Prouhèze demeure "l'étoile qui guide". Ces deux drames montrent par quelle mort l'éros doit passer, avant de se muer en agapê capable de tenir au jour du jugement dans la lumière éternelle. "L'éros seul est trop attaché à la continuité des générations à poursuivre sur terre pour qu'il puisse s'en délier, comme Soloviev le croyait possible". On rejoint là l'idée du dépassement de l'existence finie dans l'amour véritablement spirituel, que l'on trouve particulièrement développé dans le théâtre de G. Marcel à laquelle j'ai consacré il y a plus de dix ans, une longue analyse que l'on retrouvera dans "Chemins..."
(1) cf. Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, 3, L'action p. 99ss

dimanche, mai 21, 2006

Un projet stable

Pour Master & Johnson (1), la réussite sexuelle est favorisée quand le couple s'inscrit dans un projet stable.
Sans commentaires

(1) cité par F. Sand, ibid

samedi, mai 20, 2006

De l'Eros à l'agape

On connaît maintenant la longue description de Benoît XVI dans "Deus caritas est" qui cherche une cohérence entre eros et agape. Pour Balthasar, l'éros "met l'individu au service de l'espèce (...) et lui présente dans l'amour d'un autre le mirage de l'absolu. Ce contact avec l'absolu s'évanouira pour autant que l'eros est un pur phénomène sexuel, mais dans la mesure où il creuse jusqu'à la racine de l'amour, il peut durer au delà de l'éros et c'est bien souvent sa volonté, tant qu'il ne se heurte pas à la limite tragique de la mort."
A méditer...
(1) cf. Hans Urs von Balthasar, DD 3, L'action p. 93

vendredi, mai 19, 2006

Solitude, solitude

Je ne sais plus d'où je tire ce vieil adage que je trouve fort juste. "Le couple, c'est deux solitudes qui se penche l'un vers l'autre". Mais j'ajouterai, ce n'est pas dans cette cohabitation que l'on trouvera la clé des champs. La solitude reste au coeur de notre existence. Pour Balthasar, la prise de conscience de sa finitude plonge l'homme "dans une solitude où inéluctablement le guette sa propre mort. C'est là une caractéristique qui ne le lâchera pas, même dans ses actes spirituels, ni surtout dans l'expression pourtant duelle de l'amour humain."
Et il ajoute :"chacun meurt seul, même s'il meurt en même temps qu'un autre".
Face à cela, la solitude du Christ en croix est le seul message...

(1) cf. Hans Urs von Balthasar, DD 3, L'action p. 83ss

jeudi, mai 04, 2006

Couple et Trinité

En quoi l'homme peut-il être à l'image de Dieu. Cette notion est complexe et j'y ai d'ailleurs consacré plusieurs chapitres d'un livre que je cherche en vain à éditer (sans commentaires). Mais si ma réflexion part de l'approche sponsale de Gn ("Homme et femme ils les créa...), je pense que la véritable dimension trinitaire de l'homme est bien plus vaste. C'est ce que nous explique Balthasar, dans un texte complexe mais qu'il vaut la peine de méditer "à petit pas" : "L'esprit créé doit sortir d'une possession de soi la plus intime, irréfléchie (memoria) et s'opposer à lui-même pour se saisir (intellectus) et par là aussi finalement s'affirmer par amour (voluntas). Le triple pas se produit au sein du même être spirituel, et il est par là un image de la vie intérieure de l'unique Esprit divin ; mais il enferme en même temps l'esprit créé en lui-même ; il ne peut donc pas montrer comment se réalisent la véritable objectivation et le véritable amour, qui visent toujours l'autre. C'est pourquoi l'image de Dieu doit se trouver aussi dans le mouvement opposé de l'esprit, qui le force à sortir de lui-même : du Je au Toi, et au fruit de la rencontre, que celle-ci soit la rencontre sexuelle de l'homme et de la Femme (le fruit peut alors être l'enfant, mais aussi, au delà, un fruit intéressant tout l'humain, qui dépasse la sexualité) ou une autre rencontre dans laquelle le Je se donnant au Toi, deviens pour la première fois lui-même, tout deux se réalisant dans un nous, dépassant la recherche du Je. Ce n'est que dans un tel dépassement que se produit la première image, immanente à l'esprit et puisque ces dépassements sont innombrables dans la société humaine, ils brisent toujours ainsi le modèle clos (par exemple d'un mariage) et forment de nombreux mouvements recoupant comme des vagues."
Je trouve cette image très belle, parce qu'elle élargit encore plus la notion d'image et en même temps elle la relativise. Nous sommes à l'image de Dieu quand nous parvenons à vivre une véritable relation ouverte et féconde, mais notre petite épiphanie, constitue avec d'autres une immense tapisserie, que l'on ne peut percevoir, comme le disait saint Augustin, qu'en prenant de la distance. Toutes ces lueurs d'amour sur terre, éclaire le monde de l'intérieur. C'est le fourmillement de Dieu qui s'incarne dans nos mains et nos coeurs.
Nous sommes les fourmis de Dieu. Mais la métaphore a ses limites, car nous restons des êtres libres et ce n'est que scintillement, à l'image des étoiles qui reflètent à leur manière, la beauté d'une création vivante et agissante.

(1) Urs von Balthasar, Dramatiuue Divine 2,2 p. 416

mardi, mai 02, 2006

Maria Callas et Aristote Onassis

Je me suis fais prendre hier soir par la fiction sur la rencontre de ces deux "héros grecs". Il est intéressant d'analyser le rapport amoureux qui lie les deux personnages. Maria Callas, recueillie et aimée par un mari qui la materne et l'irruption dans cette vie d'un homme qui vient réveiller une passion enfouie. Malgré l'âge, une passion amoureuse qui fait perdre raison et qui ne permets plus de s'accrocher au réel. L'homme est fragile et le mariage ne tient qu'à un fil. Cela fait résonner la phrase lue récemment chez Lacan : "Le couple ne peut tenir dans la durée sans Dieu". Il est trop balloté par l'esclavage des passions amoureuses. Comment résister si l'on ne peut prendre de la distance, s'ancrer sur autre chose. La passion n'est pas l'amour mais qu'est-ce que l'amour ?

mercredi, avril 12, 2006

40ème rencontres internationales de la FICPM - Sion 2006

Travaillant actuellement sur la traduction des conférences des 40ème rencontres internationales de la Fédération internationale des Centres de Préparation au Mariage à Sion 2006 en Suisse, je suis ravi par cette réflexion anthropologique et théologique sur le pari de l'engagement.
L'engagement est au coeur de la décision de l'amour, elle le nourrit, le travail de l'intérieur, permet de lui rendre un sens...

Renseignements et inscriptions sur Sion 2006

vendredi, avril 07, 2006

Patience et longanimité

Est-ce que la patience et la longanimité, est-ce que l'agape sont des vertus essentiellement divine comme le rappelle (Ex 34,6). Si c'est le cas, je suis coupable d'anthropomorphisme et de réduction en disant que la sexualité est patiente et longanime et dans le plan de Dieu. Et cependant il y a là une correspondance à chercher car notre amour véritable est-il loin de celui reçu par Dieu ?
Si nous sommes crées à l'image, n'est-ce pas pour recevoir ou demander ces vertus divines pour nous même, dans notre esprit mais aussi dans notre corps, au sein même de notre humanité. Certes j'ai peut être fait l'impasse sur la méditation de l'alliance qui m'avait introduit au mystère du sacrement en osant cette réduction, mais l'essai de transposition, n'a d'intérêt que pour l'ouverture qu'il apporte. En osant dire que l'amour sexuel doit être patient et longanime, n'est-ce pas mettre une cohérence entre éros et agape, dans le sens encore donné par Benoît XVI dans son encyclique Deus est caritas...
A méditer

mardi, avril 04, 2006

Petite parabole du quatrième siècle...

Un rabbi demande à ses étudiants : "Quand Dieu crée le monde, qu'est-ce qu'il a créé de plus beau ?" L'homme et la femme, i-sh et i-sh-a, répond un étudiant.
"Rabbi, pourquoi, alors y a t il tant de problèmes entre l'homme et la femme ?"
"Tu ne sais pas lire", répond le Rabbi, "entre l'homme et la femme tels qu'ils s'écrivent en hébreu, il y a beaucoup de choses en commun : ish ou esh.
Quand ils construisent leur vie sur ce qu'ils ont en commun, ça donne esh, le mot signifie feu, ils se brûlent, et il ne reste rien. Quand ils construisent leur vie sur ce qu'ils n'ont pas en commun, c'est le yud et le "a" : ça donne Yah, c'est le nom de Dieu...
Jean Bernard Livio, s.j., conférence aux 50ème anniversaire des CPM, repris dans Accueil Rencontre nº227-228

lundi, avril 03, 2006

Emerveillement

L'autre est-il vraiment mon semblable différent ? Je dois aller chercher l'autre jusque dans sa différence, or souvent sa différence m'énerve. Il faudra passer par-dessus mon énervement pour parvenir à l'émerveillement.
Jean Bernard Livio, s.j., conférence aux 50ème anniversaire des CPM, repris dans Accueil Rencontre nº227-228

samedi, avril 01, 2006

Toute-puissance et vulnérabilité - Accueil Rencontre n° 229

Le numéro 229 vient de sortir. Je vous redonne sous ce lien un extrait de l'éditorial :

Toute-puissance et vulnérabilité, voici le premier dossier retenu par l'Equipe nationale des CPM pour cette année 2006. Ce choix s'appuie sur la richesse des résonances psychologiques et spirituelles de ce thème, au delà des représentations que nous pouvons en avoir dans nos engagements pastoraux. Vous trouverez dans ce numéro nos rubriques habituelles, en particulier vos écrits sur l'actualité de vos équipes, de la société et de l'Eglise (...) Ce numéro comporte aussi un article de notre aumônier national, Benoît Sévenier : il nous éclaire sur le nouveau rituel du mariage. Cet article est le début d'une série de trois, un des fils rouges de l'année.

Enfin, je voudrais, ici, exprimer mon regret de la disparition de la revue Alliance qui, comme nous, participait à approfondir la réflexion sur le couple et le sacrement du mariage. Ce numéro vous est envoyé aussi à vous tous, anciens abonnés d'Alliance. Nous serions heureux de vous proposer une continuité, différente mais proche d'Alliance. Enfin je voudrais remercier Michel et Monique Rouche auxquels je donne la parole puisqu'ils ont contribué à l'éditorial de ce numéro. (...)


Bernard Martin, Président des CPM

Chers amis anciens abonnés d'Alliance

Vos nombreuses lettres nous ont exprimé votre regret de la cessation de la parution d'Alliance. Sachant combien l'avenir du couple et de la famille vous tient à coeur, nous avons accepté l'offre des Centres de Préparation au Mariage, qui vous proposent de recevoir aujourd'hui une numéro de leur revue Accueil Rencontre, revue qu'ils publient depuis trente ans. Nous sommes heureux de retrouver à cette occasion Claude et Danièle Hériard avec qui nous avons travaillé à l'institut de la Famille ces dernières années. Nous espérons que vous puissiez retrouver dans ce numéro sur la toute-puissance et la vulnérabilité, assorti d'une proposition d'abonnement, une nourriture pour votre couple et vos engagements. La réflexion sur le couple et la famille devient capitale dans le monde d'aujourd'hui. Réunissons nos forces.


Michel et Monique Rouche avec l'équipe d'Alliance.

Sommaire et abonnement à la revue

dimanche, mars 26, 2006

Au delà de nos peurs

Nos peurs constituent les principaux obstacles à la sexualité : "peurs d'avoir mal, de choquer, gêne, culpabilité,..." (1) Cela conforte ma vision d'un nécessaire apprentissage du langage (cf. coeur à coeur). Pour que nos rencontres soient des lieux de communion, il nous faut traverser les pièges tendus par nos héritages, les sacs à dos que constitue nos origines, notre développement intra et extra-utérin, notre enfance...
Vaincre la peur, s'exposer. Cela n'a de sens que dans le temps, dans l'apprentissage de l'autre comme personne, aussi fragile que nous mêmes...
(1) F. Sand, ibid

jeudi, mars 23, 2006

Fragilité et sexualité

Chacun est responsable de la réussite sexuelle du couple. Ensemble ils se révèlent et s'offrent dans leur fragilité tout en supportant l'autre comme être manquant, être de manque. (1)
Je retrouve dans ces propos ma théorie des deux tours, qui voit dans une rencontre réelle et vraie la nécessaire descente de sa tour de désir et d'orgueil. La sexualité conjuguée c'est d'abord une exposition. Au sens lévinassien cela devient une mise à nu. Et cela fait raisonner en moi le texte de la Genèse : "ils étaient nus et n'en avait pas honte". Notre sexualité doit aller dans cette direction, non comme un but atteignable mais comme un sens, puisque le paradis donne pour moi une dimension eschatologique à la rencontre.

(1) F. Sand, ibid

mardi, mars 21, 2006

Histoire de la sexualité moderne

Je découvre que dans les études de Kinsey sur la sexualité, il ait pu faire la découverte que la femme avait aussi une satisfaction sexuelle même s'il continue de considérer que l'homme reste "responsable" de la sexualité féminine (1)
Cela semble pour nous un archaïsme et c'est pourtant ce qui soutient encore les théories abominables en faveur de l'excision dans certaines cultures. Dire et découvrir que la femme n'est pas soumise au plaisir de l'homme, partenaire et personne à part entière aurait du être le fruit du personnalisme. C'est pour moi en tout cas une évidence qu'il faut promouvoir dans nos sociétés.
Certes les sociologues actuelles nous diront que la contraception a inversé les rôles et que les femmes sont maintenant toute puissantes sur la sexualité conjugale. Je crois qu'il y a là à penser. L'homme et la femme sont appelés à n'être qu'une seule chair, non pas comme fusion indifférenciée mais comme symphonie des différences harmonisées et respectées. Tout un programme.
(1) F. Sand, ibid

lundi, mars 20, 2006

Sexualité et génitalité

On a trop tendance à réduire la sexualité à sa dimension génitale alors que nous sommes tous appelés à mettre en oeuvre nos sexualités au sens large vers d'autres formes d'altérité au service de ce vers quoi elle tend : la rencontre de l'autre. Sortir de l'autosuffisance, aller à la rencontre d'autrui, telles sont les forces vives qui nous sont données.
On peut renoncer à la sexualité génitale sans renoncer aux autres sexualités (1).
La sexualité nous met sur le chemin de l'autre. En entendant ce discours, je retrouve sous une autre forme, ce que j'appelais peut-être de manière pédante l'éros. Et de fait en traduisant sexualité = éros on rejoint tout un discours théologique et ecclésial qui en élargit encore le sens, jusque dans la toute dernière encyclique de Benoît XVI (Deus est amor) qui lui consacre de longs paragraphes. Entendre ces mots comme une éloge de la sexualité dans son sens le plus large, c'est commencer un chemin vers l'amour vrai, l'agapè...
On peut même alors parler de la sexualité du prêtre, qui est une autre forme d'exercice du don de la sexualité en l'homme : un instrument, un désir au service de l'amour dans son acception la plus large.

(1) F. Sand, ibid

dimanche, mars 19, 2006

L'orgasme, joie divine ?

L'origine étymologique du mot : orgasme = joie divine (1) est-il anecdotique où "dans le plan de Dieu". Peut-on dire, à la suite de la Genèse que Dieu en a fait le cadeau à la créature, et qu'il vit que cela était bon. On peut débattre sur ce thème, adopter une attitude puriste, janséniste. Notre culture actuelle pousse plutôt dans un sens différent, voire dans une idolâtrie pure et simple du plaisir.
La vérité pour moi est entre les deux. Il y a une cohérence à trouver entre le plaisir reçu et le plaisir partagé. L'orgasme s'inscrit parmi les talents donnés à l'homme, pour rendre grâce à Dieu et porter du fruit aux hommes. C'est dans cette double dimension que l'on peut chercher ce qui peut faire de notre vie conjugale un lieu de plaisir et un chemin de croissance et de fécondité.
La louange qui peut accompagner le plaisir s'inscrit quant à elle dans l'ordre de la liturgie. C'est ce que nous enseigne Jean Paul II dans ses catéchèses du mercredi lorsqu'il évoque la liturgie des corps...
(1) F. Sand, ibid

vendredi, mars 17, 2006

Sexualité, nos origines

F. Sand (1) rappelle à la suite des travaux de Freud, deux dimensions complémentaires de la sexualité :
a) la sexualité pulsionnelle qui chez l'enfant correspond à l'investissement progressif du territoire particulier de son corps passant par les phases orale, anale et phallique. Mais dans ce cadre, elle rappelle aussi la prise de conscience des sens, et notamment le plaisir de voir et de sentir. Cet attachement à l'odeur perdure toute la vie et que l'on peut en retrouver la trace dans nos sexualités conjugales dans la mesure où elle conditionne nos préférences personnelles, les nôtres, celle de notre conjoint.
La prise en compte de l'environnement de la rencontre est déjà une manière de l'humaniser. En respectant nos attachements réciproques et nos origines, nous sommes au service d'une plus grande qualité.
b) la sexualité-idéal qui nous pousse à investir fortement des valeurs, des idées. Il ne s'agit pas d'un plaisir génital mais d'une jouissance dont la prise de conscience est bien utile dans le couple.
Aller ensemble au Cinéma entre dans la sexualité-idéal. Cela peut même être un partage spirituel. Le plaisir de partager des valeurs comme toute forme de plaisir est lié à la sexualité.
Plus largement encore, ce qui touche aux "grands transcendantaux" comme le vrai, le beau, le bon est au service de l'harmonie conjugale, de la symphonie à construire.

(1) propos recueillis lors d'une conférence de F. Sand, conseillère conjugale du CLER et auteur de 25-35 ans, l'âge du labyrinthe, Bayard 2005, à l'institut de la famille, le 13 mars 2006, à l'occasion des conférences "cycles fiancés", organisé par les CPM

mardi, mars 14, 2006

Cycle de conférences

Il reste deux conférences au cycle "Spécial fiancés" de l'institut de la Famille de Paris.
Lundi prochain, Luc Crépy nous parlera de "Choisir le mariage chrétien"...
et lundi en 8, votre serviteur, en live sur : "Vivre son sacrement"... :-)

vendredi, février 24, 2006

Dernier Adam

Je découvre, grâce à l'Evangile au quotidien, ce texte de Jacques de Saroug, moine et évêque syrien (vers 449-521), tiré de l'Hexaméron ; Homélie pour le sixième jour (1) : "D'une certaine manière, Adam a été créé à la fois simple et double ; Ève se trouvait cachée en lui. Avant même qu'ils n'existent, l'humanité était destinée au mariage, qui les ramènerait, homme et femme, à un seul corps, comme au commencement. Aucune querelle, aucune discorde, ne devait s'élever entre eux. Ils auraient une même pensée, une seule volonté? Le Seigneur a formé Adam de poussière et d'eau ; Ève, il l'a tirée de la chair, des os et du sang d'Adam (Gn 2,21). Le profond sommeil du premier homme anticipait les mystères de la crucifixion. L'ouverture du côté, c'était le coup de lance porté au Fils Unique ; le sommeil, la mort sur la croix; le sang et l'eau, la fécondité du baptême (Jn 19,34)? Mais l'eau et le sang qui ont coulé du côté du Sauveur sont à l'origine du monde de l'Esprit. Adam n'a pas souffert du prélèvement fait dans sa chair ; ce qui lui avait été dérobé lui a été rendu, transfiguré par la beauté. Le souffle des vents, le murmure des arbres, le chant des oiseaux appelaient les fiancés : « Levez-vous, vous avez assez dormi ! La fête nuptiale vous attend ! »? Adam vit Ève à ses côtés, celle qui était sa chair et ses os, sa fille, sa soeur, son épouse. Ils se sont levés, enveloppés d'un vêtement de lumière, dans le jour qui leur souriait. Ils étaient au Paradis."

Quel beau commentaire qui renforce l'analyse paulinienne qui voit en Christ le dernier adam. On y retrouve également une correspondance intéressante avec l'analyse d'Ephésiens 5, ou le lien entre le mariage et la passion est explicitement lié, comme les deux faces d'une même image, d'un même amour véritable.

(1) trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, Médiaspaul 1988, vol.1, p.27

vendredi, février 10, 2006

Syndrome post-marital

Quelles sont les raisons qui peuvent pousser un jeune couple, juste marié à sombrer vers la rupture. A force de retourner le problème, j'en vois plusieurs (non exhaustif) :
- chez l'homme, après l'effort d'arriver au but : le mariage, il n'y a plus d'effort à faire. Elle est mienne, elle est acquise, et toute la séduction s'effondre dans une routine où l'on exige de l'autre ce qu'on est en droit d'attendre, sans répondre à l'attente...
- avant, le couple était une association de célibataire, qui ne prenait dans le conjugal que ce qui lui apportait de positif, mais sans aller dans le décentrement véritable de l'amour. L'amour est renoncement, il n'est pas dans la seule jouissance de l'autre...
- la belle famille n'existait pas, jusqu'au mariage. Mais quand on prépare la fête, et après, elle prend une place que l'on imaginait pas et l'on s'aperçoit que l'autre est aussi "fils de", "fille de ". Une étape est à franchir...
- l'arrivée de l'enfant est un lieu fréquent de crise, parce que l'on épouse une femme et elle se retrouve mère. Si rien est fait, à deux dans le respect des différences, alors le couple n'a plus de sens en soi...

Les solutions :
- le plus simple et ce que personne ne fait cependant, est d'aller consulter chez un conseil conjugal... Parce qu'il ne faut pas grand chose pour rebâtir, avant que l'irrémédiable se produise...
- le dialogue est à travailler, en toutes hypothèses, pour dénouer les noeuds...

Quelques pistes : "Bonheur dans le couple"

lundi, février 06, 2006

Famille, lieu de communication de l'amour

"La famille reçoit la mission de garder, de révéler et de communiquer l'amour, reflet vivant et participation réelle de l'amour de Dieu pour l'humanité et de l'amour du Christ Seigneur pour l'Eglise son Epouse" (1)

Cela ne veut pas dire que la famille soit un lieu de paix, mais cette proximité partagée, à laquelle se mèle les liens du sang est une école de l'amour. Le mariage appelle à cela, à être un premier signe efficace dans cette réalité là et c'est c'est peut-être aussi la première grâce reçue, premier germe d'un amour donné et qu'il faut faire germer dans cette "petite cellule de base" avant de la laisser rayonner, des graces reçues de cette joie trouvée et partagée.

(1) Redemptoris Custos, Exhortation apostolique de Jean-Paul II, § 7 reprenant Fam. Consortio Nº 17

mercredi, janvier 11, 2006

De la chair au pneuma...

"L'ensemble de l'ordonnance cultuelle de l'Ancien Testament restait dans le domaine de la sarx (chair), c'est à dire de la réalité intérieure au monde, elle n'atteignait pas le domaine proprement divin, le domaine du pneuma. Elle restait donc dans l'ordre des images (Hb 10,1) et n'arrivant pas jusqu'à la réalité même. Le culte tout entier n'arrivait pas à transpercer pour ainsi dire le mur des images : il représentait mais ne réalisait pas. Seul le Christ qui se donne sur la Croix fait éclater les images en mourrant de la mort d'un supplicié. Il ne traverse pas un voile symbolique, mais il transperce le voile réel, le voile de la chair, mur de séparation de notre existence terrestre et entre par elle dans l'autre monde, en présence de la majesté céleste du Dieu vivant. (1) On dépasse là les quelques réflexions sur le voile de la chair déjà esquissée plus haut. Je me demande même s'il ne faudrait pas paraphraser ce texte sur la place du sacrement de mariage dans la médiation du Christ ? Que fait-on de notre sacrement ? Reste-t-on dans le domaine de la chair où introduit-on un lien vers le Christ et sa médiation. A argumenter...
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 303

samedi, janvier 07, 2006

Signe efficace

Quelle est la dimension exacte de cette notion de signe ?
Jusqu'ou allons nous dans la compréhension des "tâches" du couple chrétien ?
Quelle est la force réelle de notre sacrement ?
Je pense que nous n'avons pas fini d'explorer les écueils de cette course en sacs...
La vie d'un couple chrétien, comme celle de tout homme est semée d'embuches, mais c'est ce que nous en faisons qui devient trace fragile de l'indicible... Petite et pâle lueur d'un amour qui nous dépasse sans cesse...

lundi, janvier 02, 2006

Bonne Année

Que la paix règne en vos coeurs

Que la joe habite vos âmes,

Que l'amour rayonne à travers vous...

Que l'espérance vous soutienne...

En cette nouvelle année...

Claude