jeudi, octobre 25, 2007

Témoignage

Pour Benoît XVI l’annonce de la foi est inséparable du témoignage de vie car celle-ci n’est pas crédible lorsque le chrétien se présente comme un acteur qui se limite à jouer un rôle.
(...) « Il est évident que le témoignage personnel du prédicateur et le niveau d'exemplarité de la communauté chrétienne conditionnent l'efficacité de la prédication », a déclaré le pape.
Pour cette raison, a-t-il expliqué « la catéchèse est inséparable du témoignage de vie ».
« Celui qui éduque à la foi doit être « comme le disciple bien-aimé, qui a posé sa tête sur le cœur du Maître, et qui a appris là la façon de penser, de parler, d'agir ».

Source : Zenit.org

dimanche, octobre 21, 2007

Binité et Trinité

Pour Hans Urs von Balthasar, le simple amour du Père et du Fils ne produit qu’une « binité » (Binität). Ce qui manque, ajoute-t-il, c’est « le miracle de la fécondité, du cadeau qui dépasse l’un et l’autre ». (1) On ne peut s’empêcher, quand on a la joie d’être père à ce toujours plus que constitue l’enfant. Car c’est bien de la même « image et ressemblance » qu’il s’agit. Le conjugal s’épuise quand il est tourné sur soi-même et qu’il n’intègre pas le don, le débordement que constitue toute fécondité, dont l’enfant naturel n’est que la face la plus visible.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p. 39

dimanche, septembre 09, 2007

Basar

Le terme hébreu basar signifie au sens premier la chair de l’animal que l’on sacrifie. On dit aussi que l’homme est charnel. Pour Hans Urs von Balthasar, l’expression toute chair se rencontre aussi bien dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau Testament pour désigner l’humanité dans son ensemble. Et c’est seulement dans les textes tardifs de l’Ancien Testament et dans les apocryphes qu’apparaît par infiltration de l’hellénisme une opposition chez l’homme entre la chair et l’esprit.(1)

J’avais déjà longuement discerné sur cette sémantique du terme basar dans mes pages consacrées au « une seule chair » de Gn 2,23 et dans le tome 2 de Bonheur dans le couple, en lui donnant la traduction hyperbolique de symphonie.

Je viens de recevoir une autre interprétation que je n’avais pas perçu. C’est l’utilisation de ce sens dans le « qui ne mange pas ma chair et ne boit pas mon sang » prononcé par Jésus lors de la Cène. Si chair est la personne toute entière du Christ, manger sa chair prend un sens tellement plus large. C’est une adhésion complète à sa personne, un basculement dans le en-christoï… Et de même, « boire le sang » est l’acte de vie, l’adhésion à une renaissance, au sens de celle de Nicodème.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p. 243

lundi, septembre 03, 2007

Fidélité de Dieu

L’amour du Dieu fidèle qui constitue le fondement de toute la théologie de l’Alliance en pastorale du mariage n’a de sens que lorsqu’on a découvert, intégré, goûté cet amour de manière personnelle. Il dépend de « l’épiphanie » de Dieu par sa parole ou par le biais d’autrui. Le parallèle entre nos liens avec l’autre et nos liens avec Dieu reste fort. C’est dans l’exercice quotidien de la confiance, mais parfois aussi du doute et de l’absence que ce construit un amour véritable, une fiance.

Mais à cela, le théologien ajoute que « dans la relation avec la créature, il y a toujours eu deux choses : une grâce et l’exigence d’une réponse. Quand la réponse fait défaut, c'est à dire du côté de l’homme, l’histoire de Dieu avec lui est rompue » (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p.158

vendredi, août 03, 2007

Image du Dieu invisible

Le Christ est image (eikon). Il est pour Hans Urs von Balthasar, « l'image originale (…) définitivement érigée par Dieu lui-même, en vertu de quoi il était interdit à l’homme d’en sculter ! (...) Celui là seul qui s’est fait homme est appelé par antonomase « image du Dieu invisible » (Col 1,15) ou bien image de Dieu, en précisant que la Gloire de Dieu resplendit en lui (2 Co, 4, 4) ». Mais ajoute-t-il, Jésus n’est pas unilatéralement image comme reflet tombant d’en haut. S'il rend présent Celui dont il est l’image, il est aussi image en tant qu'achèvement ou restauration du caractère iconique de l’homme, perdu ou effacé par la faute. (1)
Alors si l'homme et la femme sont créés à l'image et la ressemblance de Dieu, c'est bien pour tendre à devenir signe "efficace" de cet amour du Christ. Pour aimer comme, comme nous le dit si bien Ephésiens 5. Quelle perspective....

Dieu a fait la créature à son image et sa ressemblance pour qu’elle soit capable de l’intérieur et par sa grâce, de lui servir en quelque sorte de caisse de résonance où il puisse se dire et se rendre intelligible. (2)
On retrouve la le thème principal de ma deuxième partie du le tome 2 de Bonheur dans le Couple...

(1) D'après Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II, ibid p. 76
(2) ibid p.86

mardi, juillet 17, 2007

Beauté

Qui peut dire la signification d’une symphonie de Mozart ? Et pourtant chaque note est pleine de sens nous rappelle Hans Urs von Balthasar. Plus l’œuvre est parfaite, plus aussi son contenu à interpréter est inépuisable.

Il conçoit alors la beauté comme un rayonnement qui s’imprime sur l’image elle-même et « lui confère une unité, une plénitude et une profondeur représentant bien plus que ce que l’image en elle-même contient. Elle est généralement ce qui donne à la vérité le caractère permanent d’une grâce ». (1)

Cela fait résonner en moi ce que je me plais à affirmer sur le « je te reçois et je me donne à toi ». On reçoit infiniment plus que ce que l’on ne pourra jamais donner, parce que le don de l’autre n’est que la face visible du don de Dieu. L’autre est image d’un mystère plus grand, plus infini qui l’habite et le transcende.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.149-150

mercredi, juillet 11, 2007

Séduction

Le temps de la séduction constitue pour moi un concept à creuser. Il est au cœur d’une recherche sur le sens de la vérité de la relation. Il y a dans toute extériorisation un temps et un comment qui détermine ce qui est de l’ordre de la séduction, du vrai et du bon. Et sur cette pente fragile de la séduction, on peut basculer dans le faux, comme prendre le chemin du don : Celui qui nous fait quitter les rives de l’artifice, pour s’exposer au réel. Cf. sur ce point, mes développements dans Bonheur dans le couple – tome 1.

lundi, juillet 09, 2007

Vérité

Pour Balthasar, la seconde propriété de la vérité, après l’absence de repli sur soi (alêthéia) c’est ‘emet' : on peut faire confiance, se reposer sur (1). Lié le dévoilement à la confiance, c’est introduire pour moi la condition de tout dévoilement. Il ne peut y avoir de vérité sans fiance et l’échange de la confiance, de la foi, est terreau de toute révélation. La fidélité, la constance, la solidité des rapports humains ne peut s’éprouver que dans le temps. Et le temps est ce qui donne à l’échange, son poids, sa mesure.

Peut-on aller jusqu’à dire que le dévoilement et la confiance sont les attributs de la vérité en amour ?

Sur cette voie, d’une certaine manière, on pourrait juger de la qualité d’une union à l’aune des propriétés transcendantales de l’être : après la beauté vient la perception du bon et du vrai en l’autre, deux qualités qui permettent de fonder une certitude.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.39

dimanche, juillet 01, 2007

Fécondité

C’est avant tout spirituellement que l’homme doit être fécond. Tel est pour lui à la fois le don et le devoir qu’il doit exécuter par obéissance envers Dieu.
Dans l’acte d’amour sexuel authentique, la part de l’homme qui a première vue n’est qu’action devient un réel don, mais seulement s’il comprend la perte de soi comme une manière de se retrouver en se donnant à l’autre. « L’homme ouvre la femme du dehors il l’a pénètre pour donner lieu au processus féminin d’enfantement qui se déroule du dedans au dehors. Les deux sont liés : chacun des deux mouvements est à la fois fin et commencement. On a de plus une dialectique entre solitude et couple : l’homme fait appel à la puissance d’enfantement de la femme pour engendrer en elle (...) dans l’acte même qui le rend agissant comme principe masculin, il manifeste à la femme la puissance qui réside en elle, tandis que la femme, en enfantant, manifeste la force de l’homme : dans l’acte de conception l’homme est actif, la femme contemplative, dans la naissance c’est l’inverse". (1)

Il me semble, même si Balthasar rejette l'intuition de K. Barth de trouver dans cette échange des éléments de comparaison avec la trinité économique semble latents. Il y a, de toute évidence depuis Genèse 2 et le Cantique des Cantiques, une analogie forte entre le mystère conjugal et le mystère divin, que l'on ne peut systhématiser, mais que l'on ne peut non plus oublier. C'est pour moi un chemin de réflexion en termes de pastorale du mariage. Non pour justifier un discours dogmatique mais pour introduire, dans un discours pastoral sur l'amour, une dimension chrétienne qui la dépasse, un sens sacramentel...

(1) Adrienne von Speyr, 80 psaumes, p. 113s cité par Hans Urs von Balthasar DDIV, p. 433

mercredi, juin 27, 2007

Etre source

« Celui qui boit à la source, d’après la parole du Seigneur, devient lui-même la source, recevant la Parole divine il est fait lui-même parole (...) celui qui reçoit devient aussi une plaie saignante, une blessure d’amour qui pénètre au plus intime du cœur, c'est à dire jusqu’à la participation à la divinité, car l’amour est-il dit, c’est Dieu » (1)

Pour Hans Urs von Balthasar, il s’agit de quelque chose comparable à ce qu’exprime le Cantique des Cantiques : « blessée par la flèche d’amour, l’épouse à une plaie qui se transforme en joie nuptiale »

(1) d’après Grégoire de Nysse, cité par Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, p.363

dimanche, juin 17, 2007

Pépites

Au bout de vingt ans de culture des âmes, au chevet des couples en naissance, je m’aperçois qu’il y a en chacun une petite pépite enfouie. A partir d’une histoire très humaine, dans l’aléa des rencontres et de la vie qui bouillonne en l’homme, Dieu trouve des germes de vie et n’a de cesse de les faire grandir. Certes la tâche est souvent ardue, mais toute histoire à son espérance, inscrite au cœur même de son humanité la plus primitive. Chaque histoire d’amour dispose d’un potentiel divin qu’il ignore.

Et dans une certaine mesure, comme pour beaucoup d’histoires, l’enjeu est celui de la parabole du semeur. Laisserons nous pousser la graine ?

vendredi, avril 06, 2007

Bonheur dans le couple - un itinéraire pour tous les couples


Je vous annonce la mise en publication de deux ouvrages sur le mariage :
- Bonheur dans le couple, une approche humaine de la vie de couple (pour tous)
- Bonheur dans le couple, tome 2, une relecture à l'aune de l'Ecriture de la vie conjugale et de la spiritualité du couple, dans la lignée des réflexions du Père Caffarel et du Père Alphonse d'Heilly.
Ces ouvrages sont disponibles sur le site de lulu.com
soit de manière séparée, soit en package... (c'est l'intérêt des publications numériques).

samedi, mars 17, 2007

Distance - II

Le thème de la distance et de la proximité se conjugue d'une certaine manière dans le "tu feras une seule chair" de Genèse 2. Au sens latin, la chair est vue comme fusionnelle, alors que le terme basar, nous l'avons dit par ailleurs est le symbole d'une relation plus large, ce que j'appelle une symphonie. Et la symphonie de nos différences, la recherche d'une harmonie au travers même de ce qui nous constitue est au sein même de cette notion paradoxale de distance et de proximité. Proximité des cœurs et liberté d'être.

Cela rejoint à mon avis ce que dit Balthasar quand il parle de créer un espace, une distance pour qu'il y ait don de soi et mouvement, échange entre "vouloir" et "laisser l'initiative".

Dans l'espace qui existe entre les Personnes se place le champ infini de la fécondité et de la richesse inventive de l'amour divin" (1) qui va jusqu'à "laisser le Fils libre dans l'espace infini de sa propre liberté filiale et de sa souveraineté divine. Ainsi le Père veut-il de toute éternité se laisser surpasser par l'amour du Fils" (2)

(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 83

(2) ibid p. 84

dimanche, février 11, 2007

Deux approches complémentaires

Les CPM constituent un lieu d'humanisation privilégié, en particulier dans nos conjugaisons variées de 3 des 4 piliers du mariage. Mais ils ne peuvent proposer l'indissolubilité comme chemin d'humanité sans référence religieuse. Cela ne peut être pour autant une "tactique d'évangélisation ou une stratégie pastorale" (1) Il faut trouver un lieu de cohabitation entre ces deux réalités, humaine et spirituelle de notre présence. Nos rencontres sont de fait un "terreau naturel pour l'annonce de l'Evangile". A nous de ne pas en faire un lieu de prosélytisme mais de liberté, d'accompagnement, qui sans ignorer ce qui nous habite, laisse à l'autre un chemin de liberté et d'humanisation qui ne soit pas nécessairement, pour l'instant, celui du sacrement.

(1) André Fossion, Une nouvelle chance pour l'Evangile, p. 81