dimanche, juin 18, 2006

Gabriel Marcel : S'engager...

Pour un Gabriel Marcel, autre penseur chrétien du XXe siècle, l'engagement est fondamentalement une « fidélité créatrice ». Il ajoutera : s'engager n'est pas avoir toujours plus, mais être davantage ; s'engager, ce n'est pas posséder, mais recevoir. A l'extrême limite, « être, c'est aimer ». L'engagement est une participation à l'existence d'autrui, à la croissance d'autrui, à la liberté d'autrui.

On perçoit dans ces propos toute la profondeur qu'à le mot être chez Gabriel Marcel. L'engagement est en soi à la fois quitter l'avoir et s'exposer dans l'être, dans l'abîme inconnu de l'existence, où l'on n'est plus pour soi mais pour l'autre, tout en restant soi, pleinement soi...

Balises : Gabriel Marcel, Décentrement, Engagement

jeudi, juin 15, 2006

Jacques Lacan : Le couple et Dieu

Je découvre cette phrase de Jacques Lacan. Elle est tirée de l'un des recueils de son séminaire au Collège de France, paru en 1978. « Pour que le couple tienne sur le plan humain, il faut qu'un dieu soit là. » Le mot « dieu » est écrit avec une minuscule. Mais il y a là une vérité enfouie, surprenante de la part de cet homme, mais qui rejoins une veille affirmation de Dieu lui-même, qui, il me semble, peut lui faire écho. "Pour l'homme c'est impossible, mais c'est possible à Dieu" (Mat 19,26).
Prendre conscience, que l'amour est au dessus de nos forces, mais possible en Dieu, c'est amorcé le décentrement véritable, qui rend possible l'impossible...

samedi, juin 10, 2006

Image et ressemblance


Certes nous sommes créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, mais il faut reconnaître que ce plan de Dieu sur l'homme et la femme (Gn 1 et 2) se traduit vite par la violence et le meurtre comme le souligne l'histoire de Caïn et d'Abel qui suit ce récit de la création.
Croire au mariage chrétien, c'est alors constater notre faillibilité et croire en même temps que Dieu est amour et que nous sommes créés pour l'amour. C'est dans cette tension, dans ce paradoxe que la dynamique de l'engagement chrétien dans le mariage doit se comprendre. Seul nous ne sommes rien. Avec Dieu, en Christ, nous recevons Dieu comme guide, comme Parole, comme Esprit, pour nous permettre de mourir à ce qui en nous conduit à la séparation et pour renaître dans la dynamique d'un Dieu victoire sur la mort.
Notre couple est alors au coeur de la dramatique divine, signe efficace de cette lutte pour la vie.

mercredi, juin 07, 2006

Baptême et mariage

Pour bien comprendre le mariage chrétien, il faudrait repartir du baptême, comme étant le signe d'un double passage. Passage de l'esclavage à la liberté (Exode), passage de la mort à la résurrection (Passion).
Le sacrement se comprend dans cette dynamique. Je meurs à moi-même par amour. Ce renoncement se fait dans sa composante la plus radicale, celle qui me conduit au don de moi-même. Le don n'est possible qu'en Dieu, celui qui a fait le seul véritable don total, par amour, jusqu'à la croix.
Vivre dans cette dimension de baptisé, c'est faire de son mariage, un geste fort, irrémédiable, indissoluble dans la dynamique du don. Je ne me prête plus à toi. Ma vie, mes actes te sont donné. Certes cela s'inscrit dans une dynamique réciproque. Je te reçois et je me donne à toi, mais mon don est total, ce qui sous-entend que si tu ne donnes plus, je ne peux pas, pour autant reprendre ce que j'ai donné. Et dans ce sens, mon engagement demeure, au delà de ce que tu as fait de ton don. Cette dimension radicale est celle du Christ, de l'amour et ce que Dieu a donné sur la Croix, nous sommes appelés à le signifier, en entrant dans cette dynamique de l'indissolubilité. Chemin impossible pour l'homme seul, mais pour lequel, le couple chrétien demande la grâce de l'Esprit-Saint.

mardi, juin 06, 2006

Aimer c'est risquer...

On ne rêve plus. Le monde s'enterre sous la peur, l'insécurité ? Est-on prisonnier à ce point de la désespérance, quelle place laisse-t-on au possible, au sourire, à autrui ?
Notre XXIème siècle n'est-il pas malade de cette course au bonheur individuel, loin de la joie véritable, celle qui risque, ose, de lance dans l'inconnu de la rencontre.
L'amour est-il dans le confort douillet d'un "autour-de-moi" ou dans la lancée vers autrui, au mépris de l'inconfort et de ce que cela pourra générer chez moi de peine et de souci...
Difficile tension me direz vous... ?
Mais n'est-ce pas là l'enjeu d'une humanité en devenir...

dimanche, juin 04, 2006

Une dynamique de la volonté affirmée

Le mariage n'est pas la constatation instantanée d'un fait : deux personnes qui semblent s'aimer, mais l'affichage aux yeux du monde d'un engagement ; deux personnes qui veulent dépasser la facilité d'un lien éphémère pour tenter d'avancer dans la durée, au delà du facile, envers et contre tout. Il s'agit d'un basculement, d'un choix intérieur fondamental, d'une préférence (celui là, celle là) et de ce fait d'un renoncement (pas toutes les autres).
Cet engagement volontaire, cette dynamique n'a de sens que si elle est constamment revisitée, rechoisie, renouvelée, à l'aune du choix initial, mais aussi au delà, dans ce qui peut être un formidable pari sur l'avenir.
Et dans ce cadre on peut affirmer qu'il y un avant et un après de l'échange des consentements.

samedi, juin 03, 2006

Mariage, un acte social

Dans un contexte qui met l'accent sur la liberté de l'individu, il semble utile de rappeler l'importance d'un engagement "socialement responsable", c'est-à-dire d'un acte qui ne se réduit pas à un acte privé mais qui exprime une volonté d'incarnation de la personne dans le jeu public.
Le mariage a un caractère institutionnel, dans la mesure où il manifeste le basculement d'un couple de la sphère d'une alliance privée a une fonction social, de couple, de parents, d'éducateur. Dans le mariage, le couple en tant qu'ensemble constitué à un rôle et s'engage dans ce sens, à la différence d'individus séparés. Cela implique une solidarité et une réciprocité entre ses membres, et en même temps, une solidarité sociétale, intramondaine.

vendredi, juin 02, 2006

De l'ombre à la lumière,

Il y a dans ce film de Ron Howard, une grande finesse de traits. Admirablement interprété par Russel Crowe et Rénée Zwellinger, on notera la fragilité de cette histoire conjugale, malmenée par la grande dépression de 1929. Une grande rage de vivre anime le boxeur déchu, Jimmy Braddock et le pousse à résister, à conserver sa famille unie, à se battre pour ses enfants...
De l'ombre à la lumière est un film d'espérance, parfois violent sur le ring, il est très discret et sensible dans son exécution.
A voir (maintenant en DVD).