dimanche, septembre 09, 2007

Basar

Le terme hébreu basar signifie au sens premier la chair de l’animal que l’on sacrifie. On dit aussi que l’homme est charnel. Pour Hans Urs von Balthasar, l’expression toute chair se rencontre aussi bien dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau Testament pour désigner l’humanité dans son ensemble. Et c’est seulement dans les textes tardifs de l’Ancien Testament et dans les apocryphes qu’apparaît par infiltration de l’hellénisme une opposition chez l’homme entre la chair et l’esprit.(1)

J’avais déjà longuement discerné sur cette sémantique du terme basar dans mes pages consacrées au « une seule chair » de Gn 2,23 et dans le tome 2 de Bonheur dans le couple, en lui donnant la traduction hyperbolique de symphonie.

Je viens de recevoir une autre interprétation que je n’avais pas perçu. C’est l’utilisation de ce sens dans le « qui ne mange pas ma chair et ne boit pas mon sang » prononcé par Jésus lors de la Cène. Si chair est la personne toute entière du Christ, manger sa chair prend un sens tellement plus large. C’est une adhésion complète à sa personne, un basculement dans le en-christoï… Et de même, « boire le sang » est l’acte de vie, l’adhésion à une renaissance, au sens de celle de Nicodème.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p. 243

lundi, septembre 03, 2007

Fidélité de Dieu

L’amour du Dieu fidèle qui constitue le fondement de toute la théologie de l’Alliance en pastorale du mariage n’a de sens que lorsqu’on a découvert, intégré, goûté cet amour de manière personnelle. Il dépend de « l’épiphanie » de Dieu par sa parole ou par le biais d’autrui. Le parallèle entre nos liens avec l’autre et nos liens avec Dieu reste fort. C’est dans l’exercice quotidien de la confiance, mais parfois aussi du doute et de l’absence que ce construit un amour véritable, une fiance.

Mais à cela, le théologien ajoute que « dans la relation avec la créature, il y a toujours eu deux choses : une grâce et l’exigence d’une réponse. Quand la réponse fait défaut, c'est à dire du côté de l’homme, l’histoire de Dieu avec lui est rompue » (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p.158