mercredi, mars 09, 2005

Séparation

La séparation est visiblement utilisée par des couples chrétiens, si l'on en croit je ne sais quel site d'avocats qui précise qu'elle est rare et permet parfois de mettre de la distance dans une situation tendue et parfois irréparable...

Si elle est temporaire et permet de mettre de la distance dans une situation trop conflictuelle, on peut en comprendre l'utilité. Mais si elle est l'antichambre d'un divorce cela m'interpelle, en particulier lorsque l'autre ne dispose pas de la même solidité psycho-affective.

Cela reste une solution "moderne". Mais cette "tentation" a plusieurs inconvénients qui me semble majeurs :
1) que va devenir l'autre, quand je décide de me séparer ?
2) suis-je prêt a vivre les inconvénients cumulatifs (solitude, culpabilité, fragilité) qui sont connexes à ce type de solution,
3) il fait porter un poids lourd aux enfants qui vont rester toujours déchirés entre leur amour pour chacun des parents et comme toujours se sentir responsables...

Mais surtout, la séparation/divorce n'est pas compatible, a priori avec l'engagement pris lors de son mariage. Quelle que soit les conditions de celui-ci, les non-choix et les difficultés qui l'ont précédé, le mariage reste un engagement personnel, une volonté de s'unir à quelqu'un pour la vie, pour le meilleur mais aussi le pire. Ce n'est pas un contrat que l'on peut rompre pour incompatibilité de sentiment, mais bien l'engagement d'accompagner l'autre quand il est fragile, malade, souffrant et cela même lorsqu'il n'est pas à la hauteur de l'attente.
C'est dans l'assymétrie du recevoir et du don que l'on peut juger de l'existence d'un amour véritable et non dans l'existence ou non de sentiments pour l'autre.

Aimer ce n'est pas être transporté par l'autre dans un élan passionnel mais entrer dans une dynamique qui implique le don de soi et donc un décentrement...

Ce sens éthique du mariage est au coeur de l'engagement chrétien. Bien sûr, on peut l'ignorer et passer outre. Il reste difficile de juger les actes et la capacité à suivre un oui jusqu'au bout. Mais cela reste pour moi quelque chose d'essentiel, de fondamental. Il est certain, que dans mon cas, c'est plus facile à dire, puisque je ne vis pas le pire. Mais voilà ce à quoi je tient.

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