Si Adam ne trouve pas dans la nature un être capable de satisfaire ses aspirations, c'est qu'il "veut un vis-à-vis qui lui offre spirituellement du charnel et charnellement du spirituel" (1). Comment comprendre ce mot de Balthasar si ce n'est en élargissant la notion même de sexualité à sa dimension de communion des coeurs. Si la communion de la chair n'est pas une communion des coeurs, si la chair et l'esprit ne trouve pas dans la rencontre des corps un lieu de dilatation et de symphonie alors l'homme est dépourvu de cette complémentarité même qui fait de lui une "petite" image de la communion trinitaire.
(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique divine, l'homme en Dieu, p. 323