dimanche, mars 26, 2006

Au delà de nos peurs

Nos peurs constituent les principaux obstacles à la sexualité : "peurs d'avoir mal, de choquer, gêne, culpabilité,..." (1) Cela conforte ma vision d'un nécessaire apprentissage du langage (cf. coeur à coeur). Pour que nos rencontres soient des lieux de communion, il nous faut traverser les pièges tendus par nos héritages, les sacs à dos que constitue nos origines, notre développement intra et extra-utérin, notre enfance...
Vaincre la peur, s'exposer. Cela n'a de sens que dans le temps, dans l'apprentissage de l'autre comme personne, aussi fragile que nous mêmes...
(1) F. Sand, ibid

jeudi, mars 23, 2006

Fragilité et sexualité

Chacun est responsable de la réussite sexuelle du couple. Ensemble ils se révèlent et s'offrent dans leur fragilité tout en supportant l'autre comme être manquant, être de manque. (1)
Je retrouve dans ces propos ma théorie des deux tours, qui voit dans une rencontre réelle et vraie la nécessaire descente de sa tour de désir et d'orgueil. La sexualité conjuguée c'est d'abord une exposition. Au sens lévinassien cela devient une mise à nu. Et cela fait raisonner en moi le texte de la Genèse : "ils étaient nus et n'en avait pas honte". Notre sexualité doit aller dans cette direction, non comme un but atteignable mais comme un sens, puisque le paradis donne pour moi une dimension eschatologique à la rencontre.

(1) F. Sand, ibid

mardi, mars 21, 2006

Histoire de la sexualité moderne

Je découvre que dans les études de Kinsey sur la sexualité, il ait pu faire la découverte que la femme avait aussi une satisfaction sexuelle même s'il continue de considérer que l'homme reste "responsable" de la sexualité féminine (1)
Cela semble pour nous un archaïsme et c'est pourtant ce qui soutient encore les théories abominables en faveur de l'excision dans certaines cultures. Dire et découvrir que la femme n'est pas soumise au plaisir de l'homme, partenaire et personne à part entière aurait du être le fruit du personnalisme. C'est pour moi en tout cas une évidence qu'il faut promouvoir dans nos sociétés.
Certes les sociologues actuelles nous diront que la contraception a inversé les rôles et que les femmes sont maintenant toute puissantes sur la sexualité conjugale. Je crois qu'il y a là à penser. L'homme et la femme sont appelés à n'être qu'une seule chair, non pas comme fusion indifférenciée mais comme symphonie des différences harmonisées et respectées. Tout un programme.
(1) F. Sand, ibid

lundi, mars 20, 2006

Sexualité et génitalité

On a trop tendance à réduire la sexualité à sa dimension génitale alors que nous sommes tous appelés à mettre en oeuvre nos sexualités au sens large vers d'autres formes d'altérité au service de ce vers quoi elle tend : la rencontre de l'autre. Sortir de l'autosuffisance, aller à la rencontre d'autrui, telles sont les forces vives qui nous sont données.
On peut renoncer à la sexualité génitale sans renoncer aux autres sexualités (1).
La sexualité nous met sur le chemin de l'autre. En entendant ce discours, je retrouve sous une autre forme, ce que j'appelais peut-être de manière pédante l'éros. Et de fait en traduisant sexualité = éros on rejoint tout un discours théologique et ecclésial qui en élargit encore le sens, jusque dans la toute dernière encyclique de Benoît XVI (Deus est amor) qui lui consacre de longs paragraphes. Entendre ces mots comme une éloge de la sexualité dans son sens le plus large, c'est commencer un chemin vers l'amour vrai, l'agapè...
On peut même alors parler de la sexualité du prêtre, qui est une autre forme d'exercice du don de la sexualité en l'homme : un instrument, un désir au service de l'amour dans son acception la plus large.

(1) F. Sand, ibid

dimanche, mars 19, 2006

L'orgasme, joie divine ?

L'origine étymologique du mot : orgasme = joie divine (1) est-il anecdotique où "dans le plan de Dieu". Peut-on dire, à la suite de la Genèse que Dieu en a fait le cadeau à la créature, et qu'il vit que cela était bon. On peut débattre sur ce thème, adopter une attitude puriste, janséniste. Notre culture actuelle pousse plutôt dans un sens différent, voire dans une idolâtrie pure et simple du plaisir.
La vérité pour moi est entre les deux. Il y a une cohérence à trouver entre le plaisir reçu et le plaisir partagé. L'orgasme s'inscrit parmi les talents donnés à l'homme, pour rendre grâce à Dieu et porter du fruit aux hommes. C'est dans cette double dimension que l'on peut chercher ce qui peut faire de notre vie conjugale un lieu de plaisir et un chemin de croissance et de fécondité.
La louange qui peut accompagner le plaisir s'inscrit quant à elle dans l'ordre de la liturgie. C'est ce que nous enseigne Jean Paul II dans ses catéchèses du mercredi lorsqu'il évoque la liturgie des corps...
(1) F. Sand, ibid

vendredi, mars 17, 2006

Sexualité, nos origines

F. Sand (1) rappelle à la suite des travaux de Freud, deux dimensions complémentaires de la sexualité :
a) la sexualité pulsionnelle qui chez l'enfant correspond à l'investissement progressif du territoire particulier de son corps passant par les phases orale, anale et phallique. Mais dans ce cadre, elle rappelle aussi la prise de conscience des sens, et notamment le plaisir de voir et de sentir. Cet attachement à l'odeur perdure toute la vie et que l'on peut en retrouver la trace dans nos sexualités conjugales dans la mesure où elle conditionne nos préférences personnelles, les nôtres, celle de notre conjoint.
La prise en compte de l'environnement de la rencontre est déjà une manière de l'humaniser. En respectant nos attachements réciproques et nos origines, nous sommes au service d'une plus grande qualité.
b) la sexualité-idéal qui nous pousse à investir fortement des valeurs, des idées. Il ne s'agit pas d'un plaisir génital mais d'une jouissance dont la prise de conscience est bien utile dans le couple.
Aller ensemble au Cinéma entre dans la sexualité-idéal. Cela peut même être un partage spirituel. Le plaisir de partager des valeurs comme toute forme de plaisir est lié à la sexualité.
Plus largement encore, ce qui touche aux "grands transcendantaux" comme le vrai, le beau, le bon est au service de l'harmonie conjugale, de la symphonie à construire.

(1) propos recueillis lors d'une conférence de F. Sand, conseillère conjugale du CLER et auteur de 25-35 ans, l'âge du labyrinthe, Bayard 2005, à l'institut de la famille, le 13 mars 2006, à l'occasion des conférences "cycles fiancés", organisé par les CPM

mardi, mars 14, 2006

Cycle de conférences

Il reste deux conférences au cycle "Spécial fiancés" de l'institut de la Famille de Paris.
Lundi prochain, Luc Crépy nous parlera de "Choisir le mariage chrétien"...
et lundi en 8, votre serviteur, en live sur : "Vivre son sacrement"... :-)